Faire germer les tubercules de pomme de terre avant de les mettre en terre permet d’accélérer la croissance de vos jeunes plants, d’avancer la récolte de quelques jours à quelques semaines et d’améliorer la récolte.
Cette technique ne s’applique pas pour les pommes de terre achetées pré germées en jardinerie et donc prêtes à planter.
La germination des pommes de terre s’applique aux plants achetés non germés et aux pommes de terre de l’année précédente.
Faire germer les pommes de terre de plants non germés
Voici la bonne technique pour aider vos pommes de terre à germer avant de les planter.
- Utiliser une cagette ou dans une boîte à oeuf
- Ranger les pommes de terre sans les superposer
- Si un germe existe, il doit regarder vers le dessus
- Disposer les pommes de terre à la lumière, dans un lieu sec, frais et aréré
- La température de germination idéale se situe entre 10 et 15°
- Le temps de germination dure environ 4 à 6 semaines
Utiliser ses propres plants de pomme de terre à la germination
Il est tout à fait possible d’utiliser les pommes de terre de l’année précédente pour les faire germer.
- L’arrachage se fait environ 4 semaines avant la récolte des pommes de terre
- Sélectionnez des pommes de terre exemptes de maladie et issues de plants vigoureux
- Laissez reposer les pommes de terre au sol pendant quelques jours
- Sélectionnez enfin les tubercules ayant le mieux résisté, sans pourriture
- Conservez les enfin dans un lieu frais et aéré jusqu’à l’année suivante
- Vers février-mars, entamez la germination tel que c’est expliqué ci-dessus.
Quelques semaines après avoir entamé la germination de vos pommes de terre et lorsque la température du sol est d’environ 12°, il est temps de les mettre en terre et de cultiver vos pommes de terre en vue d’une belle récolte !
Un bon moyen pour connaître la période idéale de plantation, c’est lorsque les germes prennent une couleur violette…
> Voici une vidéo pour bien cultiver la pomme de terre
De la plantation à la récolte, voici les gestes qui vous aideront à avoir de belles pommes de terre.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Nom : Solanum tuberosum
Famille : Solanacées
Type : Légume
Hauteur : 50 cm
Exposition : Ensoleillée
Sol : Plutôt léger, rîche et peu humide
Récolte : Juin à novembre selon variétés
Plantation de la pomme de terre :
La plantation de tubercule de pomme de terre est facile et, ce, quelque soit la région dans laquelle vous habitez.
Attendez la mi-mars en région douce et le début du mois d’avril ailleurs avant de commencer la plantation.
Dans le sud de la France ou près de la côté atlantique, certains commencent dès la mi-février mais il faut prévoir une protection comme un tunnel en cas de retour de fortes gelées.
A lire aussi > Faire germer les pommes de terre au bon moment
- La terre doit être bien ameublie avant la plantation afin d’alléger au maximum le sol.
Retournez donc la terre sur 30 cm environ.
- Il est recommandé de planter les tubercules « certifiés germés » de mars à juin.
La période de plantation dépendra de la région où vous habitez, car les gelées ne doivent plus intervenir.
Ne vous précipitez pas pour planter, le sol doit être suffisamment réchauffée en profondeur car la pomme de terre a besoin d’une terre à 10° en profondeur pour pousser.
- Attendez que les tubercules soient entrés en germe avant de les mettre en terre.
- Positionnez le tubercule verticalement en veillant à ce que le germe soit dirigé vers le haut.
- Vous respecterez une distance d’environ 30 à 40 cm entre chaque tubercule en les enterrant à 10-15 cm de profondeur.
Veillez également, si vous avez plusieurs sillons qu’ils soient espacés d’environ 60 à 70 cm chacun.
Exposition : La pomme de terre a besoin de soleil pour bien se développer.
Entretien et culture de la pomme de terre :
relativement facile de culture et d’entretien, la pomme de terre réclame quelques soins et gestes qui vous permettront d’améliorer le rendement et la récolte.
> Buttage des pommes de terre, une opération importante :
Lorsque la plante atteint environ 10-55 cm de haut, buttez le pied avec une terre légère.
Cette opération qui consiste à former une petite butte au pied des tiges vise à maintenir le plant dans le sol, le protéger du vent et lui permettre de se développer au mieux.
> Arrosage des pommes de terre, une attention particulière :
Les pommes de terre craignent surtout la sécheresse et le manque d’eau de manière prolongée.
Un arrosage le soir est recommandé lorsqu’il fait chaud et que vous voyez le feuillage flétrir. Ne pas mouiller les feuilles pour éviter l’apparition de maladies comme les champignons.
Afin d’éviter tout risque de sécheresse dans le sol, il est conseillé de mettre un paillage au pied des plants de pomme de terre.
Récolte et variétés de pommes de terre :
Bien récolter la pomme de terre :
> Il est inutile de récolter les pommes de terre avant que le feuillage soit totalement jauni.
> Cette étape indispensable de jaunissement indique que la récolte est imminente.
> Mais elle indique aussi qu’il ne faut plus attendre car un dessèchement complet du feuillage serait le signe que vous avez trop attendu.
Vous les conserverez alors à l’abri de la lumière dans un lieu sec, frais et aéré.
Variétés en fonction de leur chair :
> Variétés de pomme de terre à chair ferme :
Roseval, Belle de Fontenay, BF 15, Amandine, Charlotte, Bernadette, Chérie, Pompadour ou encore la fameuse Ratte sont toutes des variétés à chair ferme.
> Variétés de pomme de terre à chair farineuse :
Monalisa, Ostara, Désirée, Bintje, Manon, Estima, Apollo ou encore Resy
Variétés de pommes de terre en fonction de leur précocité :
> Récolte d’été, de mai à juillet :
Belle de Fontenay, Monalisa, Manon, Ostara, Amandine, Bernadette, Charlotte, Chérie, Rosabelle
> Récolte d’automne, de septembre à novembre :
Parmi d’autres, on retrouve la Nicola, Bintje, Désirée
Insectes et maladies qui touchent la pomme de terre :
La pomme de terre est quand même sujet à certaines maladies et parasites auxquels il faut faire faire attention et traiter rapidement.
- Les pucerons : Les feuilles s’enroulent et perdent leur couleur d’origine.
- Le mildiou : des tâches brunes se forment sur les feuilles pour attenindre tout le feuillage et les pommes de terre.
- Les doryphores : c’est la principal menace de la pomme de terre en termes d’insectes.
- Rhizoctone brun
- Pourriture bactérienne
Mineuse de la pomme de terre :
Comme la tomate qui fait partie de la même famille des solanacées, la pomme de terre peut être attaqué par la mineuse de la tomate. Ce parasite peut anéantir jusqu’à 100% d’une récolte.
A savoir sur la pomme de terre :
La pomme de terre est originaire de la cordillère des Andes en Amérique du Sud et fût rapportée à la fin du 16ème siècle après que Christophe Colomb ait découvert l’Amérique.
Des études rapporte qu’on utilise la pomme de terre depuis au moins 8 000 ans mais c’est après son arrivée en Europe que sont utilisation s’est vraiment répandue à travers le monde. Elle est aujourd’hui cultivée dans plus de 150 pays et, surtout, pousse pratiquement sous tous les climats.
La pomme de terre est sans doute l’un des aliments de base les plus répandus dans le monde.
- De culture facile et au rendement élevé, la pomme de terre est de plus en plus souvent cultivée, aussi bien par les jardiniers avertis que par les amateurs
.
- Cela permet d’assurer une production de qualité, mais également de varier les espèces que l’on ne trouve plus nécessairement dans le commerce
.
- Riche en vitamine B1 puis C mais aussi en glucide, vous apprécierez également la pomme de terre pour sa richesse en fer et en potassium.
Quelques compléments pour la culture de la pomme de terre :
– Attendre 3, 4 voir 5 ans avant de remettre des pommes de terre sur la même parcelle (problèmes de parasites, mildiou et oïdium). Donc, même si ce légume est séduisant, limiter sa culture à 20 à 25% de la surface de son jardin.
– Si la pomme de terre est considérée comme un légume « nettoyeur », c’est surtout son mode de culture classique qui provoque cet effet de nettoyage des adventices (mauvaises herbes qui ne sont souvent pas si mauvaises que ça).
– Comme la pomme de terre est assez exigeante en fertilisation, la bonne idée est de mettre en précédent cultural des végétaux qui vont laisser suffisamment de reliquats pour que la pomme de terre puisse s’épanouir l’année suivante ou de pailler à l’automne précédent.
– Au cas où vous ne pouvez pas obtenir des plants (petites pommes de terre germées) parce que vous ne les avez pas produit vous même ou parce qu’il y a rupture de la chaîne d’approvisionnement, vous avez encore des solutions :
Il vous reste des vieilles patates avec des grands germes = mettez-les délicatement en terre sans casser les germes. Vous devriez tout de même avoir une petite récolte.
Généralement, on oublie toujours des tubercules lors de la récolte (trop profonds), au printemps elles repoussent, déterrez-les délicatement puisqu’il ne faut pas refaire de culture au même endroit, vérifiez l’aspect sanitaire, et allez les replanter délicatement et comme vous pouvez dans la nouvelle parcelle.
Sujet rarement évoqué : la pomme de terre ça fait des graines ! C’est même grâce à ces graines que les sélectionneurs produisent les plants qu’ils nous vendent. Sur les tiges aériennes de vos pommes de terre vont apparaître des fleurs et certaines de ces fleurs vont se transformer en petites boules de 10 à 15 mm de diamètre, c’est à l’intérieur qu’il y aura des graines. Donc, l’année précédente on récolte les boules (elles sont à maturité lorsqu’elles tombent facilement), on les laisse encore mûrir, on les ouvre, on récupère les graines minuscules qu’on met à sécher. L’année suivante, très tôt dans la saison (janvier-février) on démarre ses semis en terrine au chaud, puis on repique les plantules dans des godets individuels toujours au chaud, et quand la terre est réchauffée on les transplante dans le jardin. Attention, c’est technique, c’est du boulot et inutile de commencer en mars/avril.
– Concernant les terres argileuses :
Souvent, on ne peut pas choisir sa terre, si la pomme de terre préfère les sols légers, on peut tout même la faire pousser en sol argileux. C’est du boulot, mais on y arrive et en plus on peut améliorer le structure de sa terre pour les autres légumes.
Si possible avoir à disposition beaucoup (beaucoup – beaucoup) de déchets verts, surtout de la tonte d’herbe, des feuilles mortes, du foin (pourri), du BRF (si possible frais) et un peu de bois plus gros broyé (ou pas).
Solution avec un précédent cultural :
En année N-1, on fait des courges par exemple (attention, pour récolter ses propres graines de courges pour l’année N, il faut bien écarter les différentes variétés, sinon risque de fécondation croisée = hybrides à la noix en année N : Potimarron vert). Enfouir un maximum de déchets verts frais un peu tassés (si possible 15 – 20 cm) sous une petite couche de terre (env. 5 à 10 cm), il faut que ça puisse respirer. On plante les courges, on les paille, ça pousse, on récolte, on laisse les parties aériennes sur place, ou on retire le paillage et on sème de la mâche. Normalement, les vers de terre auront fait le travail en souterrain.
En année N, on va travailler un petit peu le sol localement, on fait un trou de 15 cm de profondeur, on met un peu de cendres de bon bois au fond, on fait un petit cône de sable, au sommet on dispose son plant de pomme de terre (germes vers le haut) et on remet du sable par dessus (comptez entre 2 et 4 litres de sable par plant), puis si le gel n’est plus à craindre on remet un tout petit peu de terre par dessus sinon un peu plus, on buttera très légèrement lorsque les parties aériennes seront sorties de 15 cm puis plus vigoureusement lorsqu’elles seront plus grandes. Et on paille avec tout ce qu’on peut trouver (même des morceaux de bois) toujours en couches fines pour les tontes d’herbe fraîches. Attention argile + paillage = limaces !!!
Le sable c’est pour éviter que les pourritures attaquent les patates à cause de l’humidité, quelles puissent se développer plus facilement (sinon elles sont bloquées dans leur croissance par l’argile qui devient dure) et surtout pour faciliter la récolte, parce que les patates prises dans l’argile toute collante… bonjour… A défaut de sable, on peut utiliser les restes de compost tamisé (tout petits bouts de bois).
Pour la récolte des pommes de terre on va retirer le paillage restant sur la première ligne, on récolte, ça va mélanger (terre, sable, matière organique de N-1) puis on passe à la seconde ligne, on glisse le paillage sur la première ligne, on récolte, etc, etc, … à la dernière ligne on remet le paillage de la première ligne. Ou on retire tout le paillage (qu’on met ailleurs), on nivelle au râteau et on repique des légumes (salades, …). Attention aux limaces !
Si on ne repique pas de légumes de fin de saison on peut encore pailler avec des déchets verts, il faudra veiller à retirer ce paillage 3 semaines avant d’effectuer vos semis de pleine terre en année N + 1 afin que la terre argileuse puisse se réchauffer (en profiter pour éliminer les limaces). Normalement, avec ce qu’on a mis comme matière organique, on a une terre de jardin nettement améliorée pour 3 – 4 ans pour faire pousser les autres légumes et on recommence le cycle (courges, patates, …).
Solution sans précédent cultural :
Travailler grossièrement le sol en surface (10 – 15 cm env.) à la fourche bêche et en même temps intégrer des déchets verts (ne pas tasser, il faut que ça respire) et on va pailler par dessus. Si possible à l’automne.
Au printemps, on écarte localement le paillage, on écarte un peu la terre, un peu de cendre, du sable, le plant, du sable, ça pousse, on paille et on repaille avec tout ce qu’on peut trouver et on récolte. Et là pareil, soit on retire le paillage pour des légumes de fin de saison, soit on le remet et on en rajoute pour que les vers de terre passent un hiver sympa.
Une fois qu’on a lancé le processus, il est possible et même recommandé de faire de la phénoculture.